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jeudi 9 octobre 2008

Code 2D vu par MobileTag (télcos) et par l’informatique – conversation initiée sur TechCrunch

Je continue de répondre à Monsieur l’anonyme suite à notre conversation sur le site de TechCrunch, principalement pour étayer mon propos de graphiques et parce que cette réponse se veut un peu plus longue qu’un simple commentaire. Pour lire la genèse de cette conversation, rendez-vous ici !

> Cela dépend de la version que vous possédez (en fonction de votre opérateur). Certaines versions permettent de lire des tags contenant une url sans redirection (ces tags sont définis dans la spécification flashcode).
--> C'est toujours du Flashcode ! et cela ne lit pas les URL dont le protocole est http ! Une URL, de l'anglais Uniform Resource Locator, littéralement « localisateur uniforme de ressource », est une chaîne de caractères (codée en ASCII, donc utilisant l'alphabet anglais) utilisée pour adresser les ressources du World Wide Web. Le HyperText Transfer Protocol, plus connu sous l'abréviation HTTP, littéralement le « protocole de transfert hypertexte », est un protocole de communication client-serveur développé pour le World Wide Web. Le Flashcode est une suite de chiffres, par exemple 54120820010000155 qui doit nécessairement être interprétée par votre logiciel mobile pour que le trafic data passe par vos serveurs et que le mobinaute puisse être redirigé vers l'URL cible. Vous vous posez donc en intermédiaire et passez outre le fondement même de l'internet, à savoir celui d'être un réseau décentralisé. Contrairement au téléphone et au minitel, l'internet est « décentralisé », c'est-à-dire que le pouvoir se trouve aux extrémités, chez les utilisateurs (entreprises et particuliers). Je vous conseille de lire http://www.isoc.fr/la-neutralite-du-reseau-article0059.html

> Flashcode est basé sur le format Datamatrix (ouvert) & encode l'information selon la spécification mobiletag/flashcode (format également libre & ouvert).
--> Vous avez tout dit ! Le format Datamatrix est ouvert, pourquoi rajouter une spécification ?? Ce n'est pas parce que votre spécification est rendue publique qu'elle devient ouverte. Votre spécification est en effet d'imposer un serveur de redirection entre le Flashcode et l'URL cible. Or plutôt que de choisir un modèle de redirection qui s'appuie sur le protocole http, vous avez choisi d'opter pour un modèle crypté. On confond ici service et technique. Ce serait comme remplacer le protocole "http" sur le web par une "suite de chiffres" dont vous seriez les gestionnaires. Pour faire un lien sur mon site web vers une autre page de mon propre site web, je devrai vous appeler (payer) pour que vous puissiez me délivrer un numéro qui me permette de faire ce lien ??

> Le format Datamatrix ne spécifie pas à ma connaissance (corrigez-moi si je me trompe) comment doit être stocké une url par exemple, ce n'est qu'un conteneur.
--> Vous avez parfaitement raison. Ce format datamatrix, qui appartient au domaine public, permet donc à tous d'écrire ce que l'on veut en Datamatrix : du texte, des chiffres et lorsque l'on encode du texte avec http devant, cela devient un hypertexte ; lorsque l'on écrit un numéro de téléphone, il est également cliquable. C'est la magie d'une interopérabilité mondiale, DE FACTO où des services mobiles de type Semapedia sont déjà disponibles dans plus de 13 langues, partout dans le monde ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, lorsque l'on scanne un Flashcode avec un logiciel mobile qui lit du Datamatrix ouvert, on voit s'afficher cette fameuse suite de chiffres 54......que mon téléphone portable me propose d'ailleurs d'appeler. J'ai ailleurs essayé, au cas où, mais une jolie voix féminine m'a informé que le service n'existe pas...

Concernant le CTIA : ce sont également les opérateurs de télécommunication, mais aux Etats-Unis. Vous devriez lire les réactions suite à ce livre blanc. D'ailleurs, les industriels aux US ne voient pas d'un bon oeil cette vision de l'Internet mobile. Quant à ScanLife qui lirait le Flahscode, c'est fini depuis longtemps ; éventuellement le logiciel mobile développé pour la RATP par Scanbuy qui lit du Datamatrix ouvert et du Flashcode, mais le site n'est plus mis à jour depuis août 2007...

Que pensez-vous de tout cela ?

5 commentaires:

  1. Déjà merci de m'avoir invité sur votre blog, c'est gentil de votre part. Par ailleurs merci du temps que vous avez passé à me répondre.
    > Monsieur l’anonyme
    Quand on est anonyme, on est forcément masculin ? ;)
    Je souhaite ici dissiper au mieux quelques légendes urbaines à propos du format flashcode/mobiletag.
    > Le Flashcode est une suite de chiffres, par exemple 54120820010000155
    Ce n'est pas le cas. Je vous propose (cette fois-ci avec plus d'insistance) de lire les spécifications flashcode, & vous comprendrez que flashcode ce n'est pas que une suite de chiffres (http://www.flashcode.fr/pro/).
    Je serai tenté de dire que tout y est, & qu'il m'est inutile de répondre au reste de votre billet, mais je vais également prendre un peu de mon temps à essayer de vous faciliter la tâche.
    La spécification flashcode propose deux types de formats : les formats directs & indirects. Le format indirect est celui que vous ne supportez pas. C'est votre droit, & je ne vais même pas essayer de vous convaincre du contraire, car manifestement au point où nous en sommes même les meilleures arguments du monde ne sauraient vous faire changer d'avis.
    Je précise en passant que votre première image n'est pas tout-à-fait exacte, & peut préter à confusion. La taille des code barres est loin d'être équivalente. Comme montré ici : http://img519.imageshack.us/img519/4396/comparaisonmf4.png (le code barre d'exemple est celui sur le logo de la société mobiletag), un code barre indirect est en 10x10, alors que si l'on encode directement l'url dans le Datamatrix la taille se trouve portée à 24x24 (surface multipliée plus de 5 fois). On peut objecter qu'il existe des services tels que tinyurl (qui portent la taille à 20x20 soit surface multipliée par 4), mais tinyurl effectue une redirection ce qui j'ai bien compris est contre vos principe.
    > Pour faire un lien sur mon site web vers une autre page de mon propre site web, je devrai vous appeler (payer) pour que vous puissiez me délivrer un numéro qui me permette de faire ce lien ??
    Ce n'est évidemment pas nécessaire. Vous pouvez pour cela créer un web direct selon la spécification flashcode comme celui-ci : http://img363.imageshack.us/img363/7994/directwebgy2.png (26x26) qui, je précise, est lisible par QuickMark & ScanLife. Je précise également que vous pouvez créer une carte de visite indirecte gratuitement sur http://www.mobiletag.com/beta/en/subscribe-user.html & ensuite voir les stats générés par vos utilisateurs.
    > Le format Datamatrix est ouvert, pourquoi rajouter une spécification ??
    Tout simplement parce que le format Datamatrix spécifie comment encoder un chiffre ou du texte dans un code barre 2D. La norme flashcode/mobiletag spécifie comment stocker des services (lien internet, carte de visite, etc...) dans une ligne de texte, elle-même encodée dans un Datamatrix.
    Par ailleurs, selon vous, si j'inscris http://demo.mobiletag.com dans un Datamatrix, c'est du "Datamatrix ouvert". Stop. Datamatrix est un conteneur (ouvert). Écrire une url dans un Datamatrix n'est pas à ma connaissance une norme, & la norme Datamatrix ne spécifie par à ma connaissance qu'un tag de redirection web doit contenir une url, & rien qu'une url.Certains logiciels sont codés de telle sorte que si ils voient que le tag ne contient qu'une url, alors ils proposent de l'ouvrir avec le navigateur web du périphérique. Mais ceci ne constitue pas une norme. Si c'est le cas, je serai très intéressé d'avoir un lien vers un standard (style ISO, ECMA, etc...). Il serait bon d'utiliser les termes corrects de façon à ne pas embrouiller vos lecteurs.
    En ce qui concerne ScanLife qui ne lirait plus les flashcodes indirects, je n'étais pas au courant.

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  2. Très bon argumentaire
    j'ajouterai que GS1 vient de publier une recommandation (avec carrefour, l'oreal et nestlé) MAIS ont également mis en place : www.codeonline.fr

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  3. Merci à vous d'avoir pris le temps de répondre en détail. C.F. ?

    Pour être encore plus précis et que tout le monde comprenne bien, il y a effectivement une différence entre une symbologie et la sémantique que vous appelez norme. Datamatrix « ouvert » et flashcode partagent la même symbologie mais pas la même sémantique.

    Les lecteurs « ouverts » reconnaissent la séquence « http:// » puis le domaine internet, alors que, selon votre norme flashcode « http:// » est codé 1, « rstp:// » codé 5 etc.

    Le point que je souhaite soulever avant tout, c'est que votre logiciel mobile, lorsqu'il est en présence d'un code Datamatrix dont la séquence commence par http annonce "Tag non supporté" !!

    Or http est... bref, je vais pas vous la refaire et je pense que vous savez parfaitement de quoi je parle.

    De plus, je n'ai rien contre le modèle de redirection, loin de là et je comprends très bien combien les avantages sont nombreux et valables.

    Et précisons, je ne suis pas nécessairement pour un modèle ou pour un autre, mais véritablement pour une interopérabilité entre les différents modèles, première des conditions pour que le client final ne soit pas déçu. Or actuellement, chacun propose son écosystème en priant pour que celui du voisin flanche avant le sien. Mais pour l'utilisateur final (en France en tout cas), ce n'est juste pas possible ! Il ne comprendra pas pourquoi il peut scanner un code et pas un autre. Effet déceptif assuré.

    Or comme vous faîte le choix de ne pas lire de code dont la séquence commence par http (soyons précis), vous créez une spécificité franco-française. Quelque part, c'est nous interdire d'utiliser tous les services déployés à l'étranger sur Facebook, Wikipedia avec Semapedia, YouTube etc... accessibles sur le Net qui lui, n'a pas de frontière.

    Pour reprendre ce que Eric Mayer écrit sur les commentaires de TechCrunch où cette conversation a débuté :

    "Simplicité : le lecteur devrait savoir tout lire et tout faire, qu’importe si après on a des serveurs de redirection flashcode, GS1, Orange ou autre. On pourrait très bien imaginer un lecteur qui lise plusieurs technologies et soit paramétrables sur plusieurs serveur de redirection si le code est en indirect."

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  4. Bonjour,

    Je signe tous mes billets ou mails par CFV et jamais par CF ou "votre nom"...

    Je suis à la disposition de tous et évidemment à la tienne (rédaction) afin de discuter de mobiletag et du marché du 2D. Mais dans une logique positive de construction et d'analyse des faits.
    Nous ne cherchons pas la polémique, mobiletag est une entreprise 100% française qui fait son petit bonhomme de chemin sans chercher à nuire à qui que ce soit.
    Lever 4M€ en ce moment de crise internationale grave, c'est le résultat d'un travail au quotidien de toute une équipe sur un projet validé par de grands décideurs(opérateurs et annonceurs).
    Je n'ai jamais dévalorisé le travail de nos concurrents et je pars du principe que chacun d'entre nous participons à la promotion du code barre 2D.


    CFV

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  5. Bonjour,

    je reviens juste sur un point : "pourquoi rajouter une spécification ?".

    Sans vouloir défendre flashcode ou mobiletag, l'intérêt de la spécification est pourtant réel. Mettons de côté la partie indirecte de flashcode, et ne parlons que de la partie directe.

    Deux questions se posent face au contenu derrière un code barre 2d : quoi en faire, et comment le réduire au minimum pour que la taille du datamatrix résultant soit la plus petite possible ?

    Les specs ont pour objectif de répondre à ces deux questions, en proposant : 1/ de dire quoi faire du contenu (le texte est il un mémo ou un texte à envoyer par SMS ?) et 2/ de réduire la taille du datamatrix résultant (par exemple comme le fait la spec en remplaçant "http://www" par "2" - vous verrez que pour un http://www.google.com, on passe d'un code de taille 20x20 à 16x16...)

    Cette démarche est donc intéressante. Cependant, je suis d'accord avec vous, il devrait y avoir une place pour les standards.

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