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dimanche 4 février 2007

Quand la presse invite à surfer sur le web mobile

Le Code 2D permet au papier de devenir interactif grâce à L'internet mobile.
Ce système connu également sous les termes de « Tag » ou « matrix code » permet, par le biais d'un téléphone portable équipé a minima d'un capteur photo d'1,3 million de pixels et d'une connexion GPRS, d'accéder à des sources complémentaires d'information.
Pour y accéder, le lecteur capture simplement le code-barres 2D disponible sur le journal en utilisant la fonctionnalité « appareil photo » de son téléphone mobile...

Principes de fonctionnement
Ce format est loin d'être aussi récent que l'on pourrait penser puisque la norme Data Matrix (aujourd'hui dans le domaine public) a été développée en 1989, suivie notamment par le « Code One » en 1991 puis par le QR (Quick Response Code), développé en 1994 par une société nipponne Denso-Wave. A l'origine, ces codes barres en deux dimensions (2D) étaient utilisés lors de la fabrication de voitures pour suivre, à la trace, différents composants. Mais plus récemment, avec la possibilité de lire ces QR code sur la majorité des téléphones portables japonais, les code-barres 2D se sont installés partout. Au pays du soleil levant, les échanges de services mobiles via les code-barres 2D au format QR Code ont dépassés ceux liés au SMS ! Simple lubie des plus férus de technologie de la planète ? Pas si sûr. Parmi les facteurs clé contribuant aujourd'hui au développement des nouveaux usages dématérialisés, celui de la capacité de stockage est certainement le plus crucial. Avec 1 556 octets pour Data Matrix, 1 480 octets dans le cas de Code One, ou encore 2 953 concernant QR Code, les code-barres 2D à la mémoire décuplée s'imposent sans grande difficulté par rapport à leurs ancêtres monodimensionnels. Les différences avec ces code-barres classiques sont au nombre de quatre :

  • Les QR peuvent coder beaucoup plus de caractères, dans toutes les langues,



  • ils peuvent être imprimés et lus même en très petit format,



  • leur lecture par le téléphone mobile est quasi instantanée



  • ils n'ont pas de sens de lecture, ni de haut, ni de bas, la caméra du téléphone mobile les reconnaissant ainsi très facilement.



  • Un des intérêts du Code 2D est que l'utilisateur n'a pas de manipulation complexe à faire avec son téléphone. Bien plus simple que le SMS qui impose d'écrire un message, (même si l'écriture automatique T9 peut aider), le Code 2D quant à lui ne nécessite que de prendre la photo du code-barres qui est imprimé sur la page du journal. De plus, le Code 2D n'est pas un outil de paiement ou un service surtaxé à l'utilisateur comme le sont aujourd'hui les SMS.

    En France, « depuis février 2006, date à laquelle les code-barres 2D MobileTag sont interopérables sous les 3 opérateurs de téléphonie mobile, on recense plusieurs dizaines de milliers de connexions par mois émanant de cette nouvelle source de connexion », nous raconte Cédric Mangaud, président d’Abaxia, société française spécialisée dans le développement et les interfaces utilisateurs pour plates-formes mobiles. Si 90% de la population française dispose d'un téléphone portable, la proportion de ceux disposant de l'option « appareil photo » et d'une connexion Internet est encore faible. Cependant, quasiment aucun appareil 3G ne dispose pas d'appareil photo et tous les efforts des opérateurs se concentrent en ce moment sur l'adoption de la 3G et le renouvellement du parc mobile. Il est possible d'installer gratuitement des applications sur son téléphone pour lire cette norme. C'est ce que propose par exemple le site suisse Kaywa reader pour certains Nokia, Motorola, Samsung et Sony Ericsson. En ce moment même en Europe, des lobbies travaillent avec les constructeurs et les opérateurs européens pour intégrer l'application logicielle de traitement de code-barres 2D directement dans les téléphones mobiles en usine et de nombreux constructeurs de mobiles comme Nokia, Motorola, Sagem, Siemens et Sony Ericsson l'ont déjà implémentés.

    Pour la presse, le lecteur devient mobinaute de Code 2D déployé par l’éditeur et/ou l’annonceur.
    Ces codes barres 2D peuvent être déployé par l'éditeur de presse mais aussi par l'annonceur presse qui aura prévu l'insertion d'un Code 2D lors de la création graphique de la page de publicité. Les interactions entre le lecteur, l'éditeur et la marque sont décuplées par la combinaison du support papier et du téléphone mobile.
    Deux fonctionnements sont possibles. Par l'intermédiaire de la caméra du mobile, le code-2D est déchiffré, l'URL d'un site apparaît et il suffit de cliquer dessus pour être rediriger. Le lecteur peut donc accéder très rapidement au site d'une marque, d'un produit, etc... Ces QR code peuvent également « abriter » toutes sortes de texte, d'environ 2 000 caractères.

    Il y a donc deux types d'interactions possibles : une autonome, inscrite à même le code barre 2D et une autre interactive, qui redirige le détenteur du téléphone portable vers un serveur distant qui peut être mis à jour en temps réel – suivant les connections. Pour un éditeur, grâce au code 2D placé imprimé à côté du contenu visé, le lecteur peut accéder à des informations complémentaires concernant le sujet de cet article, obtenir une liste d'adresses qui n'aurait pas été imprimée ou encore être redirigé sur un site wap. Il serait alors possible d'imprimer sur le papier l'information et encoder l'information pratique sur un accessible en QR Code. L'utilité ? Le journal, et plus particulièrement le journal gratuit, est un média jetable alors que le téléphone mobile restera toujours avec le lecteur. Dans le domaine de la presse d'annonces, les utilisations du Code 2D peuvent être multiples : un complément d'information peut être obtenu en prenant la photo du code 2D figurant sur la petite annonce. Ou encore, les annonces papier couplées à Internet pourraient permettre, à partir du journal de savoir si le produit est vendu ou non, en photographiant le code 2D figurant sur l'annonce qui va interroger le site wap mis à jour en temps réel suivant les informations publiées par le site Internet HTML. Le Code 2D pousse l'interactivité très loin puisque l'action de prendre un code barre en photo agit sur le serveur distant qui peut comptabiliser le nombre de connexions et dont le programme peut agir en conséquence. Par exemple, une publicité invite les 2 000 premiers lecteurs à bénéficier d'une promotion. Les 2 000 « premiers arrivés » ont droit à une réduction sur le produit ou service visé par la publicité, le coupon étant stocké sur le téléphone mobile du lecteur et le 2 001ème lecteur est repéré et avertit que la promotion est terminée.

    Un exemple concret nous est fourni par la Société Générale qui a utilisé, en France, ces code-barres NextGen (pour next generation...) lors d'une campagne de recrutement en juin 2006 : Cette technologie permet d'accéder, via un téléphone portable, à des vidéos expliquant les différents métiers proposés pour les informaticiens, explique Caroline Balland, responsable de la communication recrutement pour le Groupe. Parues sur des supports de presse écrite, les publicités proposaient une devinette et sa réponse sous forme de tags. En plaçant l'appareil photo d'un téléphone sur ce tag, ce dernier était photographié et décodé automatiquement. L'utilisateur était alors amené sur un serveur Wap où il pouvait visionner directement une vidéo. En 1 mois, 7 000 jeunes diplômés ont « joué le jeu ».

    On pouvait penser que la norme QR code n'apparaîtrait pas Europe où Nokia a développé ses propres code-barres, les Mobile Tag, mais le succès au Japon des QR code a déjà dépassé les frontières. De plus, une autre norme, appelée ShotCode permet de coder des URL sur le papier d'une manière quasi invisible à l'oeil nu, ce qui ne perturbe plus le confort de lecture.

    Il est évident que ces technologies sont encore très loin d'être utilisées par tous. Cependant, l'intérêt de relever leur existence nous permet de dire avec plus d'assurance que pour le lecteur, les frontières entre son bon vieux journal et son téléphone mobile vont s'amoindrir au fil du temps.

    Les acteurs en jeu :

    - les éditeurs de Code 2D, sur une norme du domaine public ou non
    Ex : Fujitsu (FP Code), Mitsubishi (QR Code)
    - Les éditeurs de presse papier, qu’ils soient gratuits ou payants
    Ex : Economie Matin utilise déjà les MobileTag, Spir pour les annonces
    - Les usagers de ces nouvelles technologies
    Ex : les usages de Semapedia
    - Les annonceurs Presse intégrant un Tag à leur encart publicitaire.

    Ex : Société Générale
    - Les constructeurs de téléphone mobile pour implémenter dès l’origine un lecteur de Tag.
    Ex : Nokia en Europe. Denso-Wave au Japon (norme)
    - Les opérateurs de téléphonie mobile, pour le trafic généré sur le réseau Internet mobile
    Ex : l’intégration de MobileTag sur les 3 opérateurs français
    - Les éditeurs de logiciel de prépresse pour implémenter au montage du journal le Code 2D
    Ex : Adobe ou Quark Xpress, éditeur d’Add-on
    - Les agences de marketing mobile pour déployer un service « après Tag ».
    Ex : Cnoté (Suisse), ScreenTonic (France) etc.

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