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lundi 1 mars 2010
Identification olfactive et code-barre : illustration d'un grand n'importe quoi...
L'Institut International de Recherche en médecine légale de l'Université Internationale de Floride a récemment publié une recherche parmi les plus intéressantes sur la capacité de décomposer les odeurs primaires d'un individu pour en fournir une mesure biométrique et les stocker ainsi dans une base de données. Mais Ken Furton, le chercheur a l'origine de ces recherches a eu le malheur d'employer le mot "barcode" dans son papier pour parler en fait d'identification olfactive.
Regardons comment l'information est reprise et déformée :
L'article scientifique est publié ici :
http://www3.interscience.wiley.com/cgi-bin/fulltext/123198461/PDFSTART
Un premier article est ensuite rédigé sur un site qui traite de spectroscopie
http://www.spectroscopynow.com/coi/cda/detail.cda?id=23079&type=Feature&chId=4&page=1
Mais curieusement, une photo est venue agrémenter l'article, photo où l'on voit un type se gratter le cou sur lequel semble être tatoué un code-barre.
Un nouvel article est ensuite écrit sur un autre site, qui semble agréger des news d'un peu partout sur n'importe quoi pour créer du trafic et vendre la publicité :
http://mobile-barcode.tmcnet.com/topics/mobile-barcode-innovations/articles/76998-future-barcodes-could-be-based-human-scent.htm
L'auteur souhaite trouver une application pratique à ces découvertes scientifiques. Il donne donc comme exemple le fait que, gamin, nous perdions souvent nos affaires (bonnets, gants...). Rien de plus simple alors que de proposer de coller des codes-barre sur toutes les affaires de nos chérubins ; il avoue cependant que les parents doivent s'armer d'une certaine patience pour éditer un code-barre (il précise en ligne et gratuitement), puis le coudre ou l'imprimer sur les affaires de leur môme afin que, lorsqu'il oublie quelque chose quelque part, un gentil organisateur puisse scanner le code-barre d'une moufle ou d'une casquette et identifier le tête en l'air. (Souvenez-vous de ces parents qui cousaient une étiquette nominative sur les affaires de leur enfants).
Mais miracle, grâce aux recherches scientifiques de l'université de Floride et dans un futur proche, il sera possible, au lieu de scanner un code-barre avec un téléphone, de lire le code-barre olfactif et déterminer à qui appartient l'écharpe qu'un sale garnement aurait oublié sous son lit ou au réfectoire de la cantine en interrogeant une base de données en ligne. Simple, non ?
Un extrait de l'article est ensuite repris sur Textually.org, en l'état, avec la mystérieuse photo
http://www.textually.org/picturephoning/archives/2010/02/025536.htm
En fait, cette photo (Man Scratching Barcode on Back of Neck) a été récupérée sur allposter.com (retrouvée grâce à une recherche sur Tineye)
Entre la publication scientifique et la news qui tourne sur le web, on passe d'une information scientifique, à caractère médico-légale, (avec des implications forte quant à la privacy) à une information faussée (une photo qui n'a rien à voir) pour finir par du grand n'importe quoi...
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