Introduction aux code-barres 2D
Depuis les années 70 et jusque récemment, les code-barres 2D étaient principalement utilisés dans le domaine de la logistique et de la traçabilité industrielle. Plus particulièrement, ils permettaient de tracer, non plus un lot de produits mais chaque produit, avec un code unique contenant 5 à 10 fois plus d’informations. Le code-barres 2D, pour bidimensionnel, peut stocker jusqu'à 7089 caractères numériques, 4296 caractères alphanumériques ou 2953 octets et être édité sur tout types de supports ou média (papier, plastique ou écran).
En 1999, une société japonaise, Denso-Wave, a créé un code-barres 2D destiné à être lu par les téléphones grand public. L’idée ? Au lieu de taper une URL sur le clavier d’un téléphone mobile ou PDA (peu pratique), l’utilisateur final photographie le code-barres 2D (pas de sens de lecture) et déchiffre l’information stockée dans le code. Cette information peut donc être l’URL d’un site Internet mobile (vidéo, son, texte, logiciel) mais aussi un e-mail, un SMS ou du texte. Que ce soit en Asie, aux Etats-Unis ou en Europe, les éditeurs de codes 2D propriétaires sont nombreux et proposent au grand public trois types d’interactivité avec l’utilisateur final : une interactivité informationnelle, une interactivité promotionnelle et une interactivité commerciale.
Pour photographier le code-barres 2D, l’utilisateur final doit au préalable installer gratuitement sur son téléphone mobile un petit logiciel développé en Java. Les modèles économiques basés sur la redirection d’un utilisateur final vers l’Internet mobile sont aussi nombreux que ceux de l’Internet fixe et surtout, suivant les types de services proposés, sont à réinventer. (Exemple de ScanBuy aux Etats-Unis – comparateur de prix sur téléphone mobile avec lecture de code-barres 2D directement sur les produits ou encore, un autre exemple de SemaPedia en Europe, projet libre de Wiki physique sur les monuments.)
En France et partout ailleurs excepté au Japon, les principaux freins à l’utilisation massive par le grand public des codes-barres 2D proviennent essentiellement de l’absence de norme mondiale, du lobbying exercé par chaque éditeur de codes-barres propriétaires et du nombre de modèles de téléphones compatibles (75 à 200 modèles suivant le type de code-barres 2D utilisé.) Il existe actuellement dans le monde deux types de code-barres ouverts :
- Le Quick Response Code en Asie QR Code – Japon (Denso-wave, Mitsubishi)- Le DataMatrix en Europe / Etats-Unis
...et de nombreux code-barres propriétaires
- Le MobileTag en Europe – France (Abaxia, Nokia)
- Le ShotCode en Europe – Finlande et Suède (OP3)
- Le SemaCode en Europe – projet libre (SemaPedia)
- L’eZcode aux Etats-Unis (ScanBuy) sous le nom de HotScan en Europe – France (Wister)
- Le Fine Picture Code / Japon (Fujitsu) FP Code / code-barres 2D quasi invisible. Lancement en 2007
Un éditeur américain, Neomedia vient cependant d’annoncer le lancement d’un lecteur de code-barres 2D et 1D, compatible avec la norme DataMatrix et Aztec interopérable sur les « téléphones mobiles appareil photo » des séries 60 sur Symbian, c’est à dire permettant dès aujourd’hui la compatibilité avec un très grand nombre de modèles de téléphones mobiles (Gravitec)
Pourquoi étudier l’interactivité des code-barres 2D avec la presse d’information ?Déployé par un éditeur presse et web, le code-barres 2D est un formidable outil de cross media. Ce code-barres 2D peut ainsi être mis en place par l’éditeur lui-même, (par exemple, intégrer une stratégie de cross media systématique entre le papier et le web) mais aussi par l’annonceur dans les pages de publicités qu’il fournira à l’impression et dans le continuum de la relation directe qu’il crée avec « un prospect » quasi identifié ou tout du moins, identifiable via le téléphone (mCouponing).
Comment la presse, éditeurs, annonceurs et surtout lecteurs accueillent-ils et intègrent-ils ces nouvelles technologies dans leurs usages de lecture pour les uns et stratégie de fidélisation, conquête ou reconquête d'un lectorat fuyant pour les autres ? Que nous apprend l’expérience des éditeurs japonais et américains ? Les éditeurs de presse français trouveront-ils un nouveau souffle dans ces technologies ? Quels sont et quels pourront être les usages de ce jeune lectorat, équipés de téléphones disposant d’un lecteur de codes 2D et férus d’interactivité (vidéo, son et image) ?
Cette étude a pour but de mettre en lumière la guerre des standards entre l’Asie, les Etats-Unis et l’Europe ainsi que les usages de ces nouveaux lecteurs de papier devenu interactif, de proposer et expérimenter, sous forme de projets opérationnels, des solutions de cross media basées sur les codes-barres 2D dans la presse d’information (éditeurs et annonceurs) et de promouvoir son usage vers le grand public concerné.